Si Hochelaga-Maisonneuve est aujourd'hui connu pour ses bâtiments iconiques, son marché public et ses ruelles vertes, il s'agit également d'un quartier doté d'une histoire riche.
Appartenant d'abord aux Sulpiciens à partir de 1664 lors de l'arrivée des premiers colons français, le territoire d'Hochelaga-Maisonneuve est marqué par de grands bouleversements politiques, économiques et sociaux qui s'amorcent principalement dès la moitié du XIXe siècle.
Le territoire se nomme d'abord Hochelaga (de 1845 à 1883) pour commémorer la bourgade iroquoienne qui se trouvait sur ce qui deviendra en 1642 le site de création de Montréal. Avec l'arrivée du chemin de fer en 1876, on assiste à un réaménagement du territoire montréalais. De grands propriétaires industriels convoitent les espaces agricoles de l'est de Montréal à des fins d'urbanisation et d'industrialisation. L'ouverture de nombreuses usines (de textile, de papier de goudron, de tabac et d'articles de bois), transforme ces terres vierges en un quartier ouvrier peuplé par des familles nombreuses vivant dans des conditions précaires. Cette situation mènera à de nombreux conflits de travail et à des grèves importantes dans les années 1880.
En ébullition
En 1883, la Ville d'Hochelaga est annexée à Montréal, à l'exception d'une partie à l'est qui est incorporée sous le nom de Ville de Maisonneuve, en l'honneur du co-fondateur de Montréal, Paul de Chomedey de Maisonneuve. Elle est créée par des promoteurs dans le but de faire fructifier leurs terrains.
La population de Maisonneuve croît rapidement, passant de 1061 à 4000 habitants. Les subventions et les exemptions de taxes attirent les entreprises, ce qui permet à la ville de se hisser au 5e rang des villes industrielles du Canada. D’importantes industries s’y installent dont la raffinerie St. Lawrence Sugar Co., la fabrique de chaussure Dufresne & Locke et la biscuiterie Viau.
La planification urbaine et l'après-guerre
La ville de Maisonneuve naît d’un vaste projet porté par une partie de la bourgeoisie canadienne-française dont font partie Alphonse Desjardins (fondateur de la Caisse populaire Desjardins) et Oscar et Marius Dufresne (héritiers de la compagnie familiale Dufresne & Locke). Ils sont animés par le souhait de créer une cité industrielle modèle inspirée du mouvement City Beautiful.
Ce mouvement urbanistique inspiré par les travaux du baron Haussmann à Paris préconise l'humanisation et l'embellissement des villes, notamment par la construction de beaux bâtiments et de nouvelles infrastructures. Si ce mouvement permet à la ville de prétendre à un certain prestige, les coffres se vident très rapidement. Lourdement endettée et affligée par un taux de chômage élevé dû à la crise économique suivant la Grande Guerre, la Ville de Maisonneuve est annexée à Montréal en 1918.
Voici quelques images de bâtiments construits durant le mouvement City Beautiful.
• L’hôtel de ville
L'édifice a servi d'hôtel de ville de l'ancienne municipalité de Maisonneuve de 1912 à 1918. En 1925, l'Institut du radium de l'Université de Montréal s'y installe. Elle ferme ses portes en 1967. En 1981, les locaux de la bibliothèque Maisonneuve y sont inaugurés.
Appartenant d'abord aux Sulpiciens à partir de 1664 lors de l'arrivée des premiers colons français, le territoire d'Hochelaga-Maisonneuve est marqué par de grands bouleversements politiques, économiques et sociaux qui s'amorcent principalement dès la moitié du XIXe siècle.
Le territoire se nomme d'abord Hochelaga (de 1845 à 1883) pour commémorer la bourgade iroquoienne qui se trouvait sur ce qui deviendra en 1642 le site de création de Montréal. Avec l'arrivée du chemin de fer en 1876, on assiste à un réaménagement du territoire montréalais. De grands propriétaires industriels convoitent les espaces agricoles de l'est de Montréal à des fins d'urbanisation et d'industrialisation. L'ouverture de nombreuses usines (de textile, de papier de goudron, de tabac et d'articles de bois), transforme ces terres vierges en un quartier ouvrier peuplé par des familles nombreuses vivant dans des conditions précaires. Cette situation mènera à de nombreux conflits de travail et à des grèves importantes dans les années 1880.
En ébullition
En 1883, la Ville d'Hochelaga est annexée à Montréal, à l'exception d'une partie à l'est qui est incorporée sous le nom de Ville de Maisonneuve, en l'honneur du co-fondateur de Montréal, Paul de Chomedey de Maisonneuve. Elle est créée par des promoteurs dans le but de faire fructifier leurs terrains.
La population de Maisonneuve croît rapidement, passant de 1061 à 4000 habitants. Les subventions et les exemptions de taxes attirent les entreprises, ce qui permet à la ville de se hisser au 5e rang des villes industrielles du Canada. D’importantes industries s’y installent dont la raffinerie St. Lawrence Sugar Co., la fabrique de chaussure Dufresne & Locke et la biscuiterie Viau.
La planification urbaine et l'après-guerre
La ville de Maisonneuve naît d’un vaste projet porté par une partie de la bourgeoisie canadienne-française dont font partie Alphonse Desjardins (fondateur de la Caisse populaire Desjardins) et Oscar et Marius Dufresne (héritiers de la compagnie familiale Dufresne & Locke). Ils sont animés par le souhait de créer une cité industrielle modèle inspirée du mouvement City Beautiful.
Ce mouvement urbanistique inspiré par les travaux du baron Haussmann à Paris préconise l'humanisation et l'embellissement des villes, notamment par la construction de beaux bâtiments et de nouvelles infrastructures. Si ce mouvement permet à la ville de prétendre à un certain prestige, les coffres se vident très rapidement. Lourdement endettée et affligée par un taux de chômage élevé dû à la crise économique suivant la Grande Guerre, la Ville de Maisonneuve est annexée à Montréal en 1918.
Voici quelques images de bâtiments construits durant le mouvement City Beautiful.
• L’hôtel de ville
L'édifice a servi d'hôtel de ville de l'ancienne municipalité de Maisonneuve de 1912 à 1918. En 1925, l'Institut du radium de l'Université de Montréal s'y installe. Elle ferme ses portes en 1967. En 1981, les locaux de la bibliothèque Maisonneuve y sont inaugurés.
• Le bain Morgan:
Construit de 1914 à 1916 à la demande de Marius Dufresne, l'édifice portait le nom de Bain Maisonneuve. D'inspiration antique, sa construction avait pour but de remédier aux problèmes d’hygiène de l’époque et de permettre à la population de se laver. Entre 1920 et 1960, le bâtiment sert de salle d'entraînement à l'école de police. Il porte maintenant le nom de Centre Morgan, commémorant le grand marchand Henry Morgan, et a retrouvé ses fonctions d'origines de bain public libre.
Construit de 1914 à 1916 à la demande de Marius Dufresne, l'édifice portait le nom de Bain Maisonneuve. D'inspiration antique, sa construction avait pour but de remédier aux problèmes d’hygiène de l’époque et de permettre à la population de se laver. Entre 1920 et 1960, le bâtiment sert de salle d'entraînement à l'école de police. Il porte maintenant le nom de Centre Morgan, commémorant le grand marchand Henry Morgan, et a retrouvé ses fonctions d'origines de bain public libre.
• Le marché Maisonneuve:
Construit à la demande de Marius Dufresne en 1914 sur un terrain appartenant autrefois à la famille Dufresne, c'est l'un des points les plus importants de l'est. Son style architectural des Beaux Arts attire les regards. Il est doté d'abris pour les marchands entre 1932 et 1967. C'est le parfait endroit pour faire ses emplettes et pour prendre des nouvelles des gens du quartier. Dû à la popularité montante des supermarchés, le Marché ferme ses portes en 1962, logeant le service de la circulation de la police jusqu'en 1980. Depuis 1995, le marché est ouvert sert toutes sortes de produits locaux et biologiques. Le Marché abrite aussi plusieurs événements et festivités durant la période estivale.
Construit à la demande de Marius Dufresne en 1914 sur un terrain appartenant autrefois à la famille Dufresne, c'est l'un des points les plus importants de l'est. Son style architectural des Beaux Arts attire les regards. Il est doté d'abris pour les marchands entre 1932 et 1967. C'est le parfait endroit pour faire ses emplettes et pour prendre des nouvelles des gens du quartier. Dû à la popularité montante des supermarchés, le Marché ferme ses portes en 1962, logeant le service de la circulation de la police jusqu'en 1980. Depuis 1995, le marché est ouvert sert toutes sortes de produits locaux et biologiques. Le Marché abrite aussi plusieurs événements et festivités durant la période estivale.
Deuxième guerre mondiale, chômage et renouveau paysager
Après la Deuxième Guerre mondiale et des années de rationnement et de chômage, le quartier se modernise, mais la population n'est pas très riche à cause de la désindustrialisation du quartier en temps de crise économique. La fin de la Deuxième Guerre signale le retour de vétérans. On assiste à la construction de maisons préfabriquées en bois. Ce quartier est appelé le quartier des vétérans, et les maisons y sont identiques.
L'engouement pour les prestigieux édifices publics semble toujours avoir été présent chez la population d'Hochelaga-Maisonneuve. Le frère Marie-Victorin fonde en 1931, sur d’anciens terrains de la ville de Maisonneuve, le Jardin botanique de Montréal, aujourd’hui l’un des plus importants au monde. En 1971, le maire de Montréal Jean Drapeau, qui rêvait lui aussi de grandes choses pour « sa » ville, inaugure dans Hochelaga-Maisonneuve les travaux de l’immense complexe sportif, le Stade Olympique, qui accueillera les Jeux olympiques de Montréal en 1976. Ce bâtiment, bien que son appréciation soit variée, est maintenant l'un des symboles emblématiques de Montréal.
Aujourd’hui, ce quartier populaire commence à se gentrifier, d’où son appellation plus moderne de « HoMa » (pour Hochelaga-Maisonneuve).
Après la Deuxième Guerre mondiale et des années de rationnement et de chômage, le quartier se modernise, mais la population n'est pas très riche à cause de la désindustrialisation du quartier en temps de crise économique. La fin de la Deuxième Guerre signale le retour de vétérans. On assiste à la construction de maisons préfabriquées en bois. Ce quartier est appelé le quartier des vétérans, et les maisons y sont identiques.
L'engouement pour les prestigieux édifices publics semble toujours avoir été présent chez la population d'Hochelaga-Maisonneuve. Le frère Marie-Victorin fonde en 1931, sur d’anciens terrains de la ville de Maisonneuve, le Jardin botanique de Montréal, aujourd’hui l’un des plus importants au monde. En 1971, le maire de Montréal Jean Drapeau, qui rêvait lui aussi de grandes choses pour « sa » ville, inaugure dans Hochelaga-Maisonneuve les travaux de l’immense complexe sportif, le Stade Olympique, qui accueillera les Jeux olympiques de Montréal en 1976. Ce bâtiment, bien que son appréciation soit variée, est maintenant l'un des symboles emblématiques de Montréal.
Aujourd’hui, ce quartier populaire commence à se gentrifier, d’où son appellation plus moderne de « HoMa » (pour Hochelaga-Maisonneuve).
Crédits @ AV Dezign (FLICKR) / Crédits @ Stéphanie Leboeuf (Jardin Botanique, Marché Maisonneuve, Stade Olympique, Banque de Toronto)2016-2017
RÉFÉRENCES
Atelier d'histoire Hochelaga-Maisonneuve inc. L'industrialisation à Hochelaga-Maisonneuve, 1900-1930. Montréal, L'atelier, 1980, 54p.
BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Pignon sur rue. Les quartiers de Montréal, Montréal, Guérin, 1991, 393 p.
GIGNAC, Benoit. Jean Drapeau : le maire qui rêvait sa ville. Montréal, La Presse, 2009, 302 p.
Le site des Archives de la Ville de Montréal (Ville d'Hochelaga, https://archivesdemontreal.ica-atom.org/ville-dhochelaga)
Le site d'archives de la Ville de Montréal, (http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=9817,140157621&_dad=portal&_schema=PORTAL)
MARSAN, Jean-Claude. Montréal en évolution : historique du développement de l'architecture et de l'environnement urbain montréalais, Laval, Éditions du Méridien, 1994, 515 p.
RUMILLY, Robert. Le frère Marie-Victorin et son temps. Montréal, Les Frères des Écoles chrétiennes, 1949. 459 p.
TREMBLAY, Roland. Les Iroquoiens du Saint-Laurent : peuple du maïs, Montréal, Éditions de l'Homme, 2006.
Ville de Montréal. Les rues de Montréal : Répertoire historique, Éditions du Méridien, 1995, 547 pages
Atelier d'histoire Hochelaga-Maisonneuve inc. L'industrialisation à Hochelaga-Maisonneuve, 1900-1930. Montréal, L'atelier, 1980, 54p.
BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Pignon sur rue. Les quartiers de Montréal, Montréal, Guérin, 1991, 393 p.
GIGNAC, Benoit. Jean Drapeau : le maire qui rêvait sa ville. Montréal, La Presse, 2009, 302 p.
Le site des Archives de la Ville de Montréal (Ville d'Hochelaga, https://archivesdemontreal.ica-atom.org/ville-dhochelaga)
Le site d'archives de la Ville de Montréal, (http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=9817,140157621&_dad=portal&_schema=PORTAL)
MARSAN, Jean-Claude. Montréal en évolution : historique du développement de l'architecture et de l'environnement urbain montréalais, Laval, Éditions du Méridien, 1994, 515 p.
RUMILLY, Robert. Le frère Marie-Victorin et son temps. Montréal, Les Frères des Écoles chrétiennes, 1949. 459 p.
TREMBLAY, Roland. Les Iroquoiens du Saint-Laurent : peuple du maïs, Montréal, Éditions de l'Homme, 2006.
Ville de Montréal. Les rues de Montréal : Répertoire historique, Éditions du Méridien, 1995, 547 pages